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Stimuler la production intérieure pour accroître la croissance et la création d’emplois

Par MAOULIDA Soudjay

Économiste de formation à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)

Master 2 en Méthodes statistiques économétriques (MSE)

 

Le chômage des jeunes est un phénomène qui s’infiltre, malgré nous, dans le monde entier, Certains pays font face à un chômage durablement élevé comme d’autre voient leur taux de chômage en pleine fluctuation. Au sens du BIT, il est considéré au chômage, toute personne inactive qui n’a pas une occupation rémunérée, qui se trouve dans la recherche d’un travail et disponible à l’occuper. Les jeunes nouvellement diplômés sans expérience sont les plus exposés. C’est un problème de notre société moderne qui ne demande mille issues que de mettre nos économies au service de la création d’emplois. Il faut des mesures audacieuses et fermes qui se dégagent sur des engagements pertinents et forts de la part des dirigeants. La formule « un jeune est égal un emploi » du président de la République ne serait possible ou réalisable qu’avec une politiques d’investissement sur les secteurs les plus productifs et porteur d’emploi. L’économie d’un pays se mesure en grande partie par sa capacité de production et cette dernière s’obtient par le brassage du facteur capital, du facteur travail et de la technologie. Il n’y a pas de magie sur l’économie, une fois accorder plus d’importance sur l’investissement et comprendre la valeur du travail, notre économie se trouvera sur les artères de la croissance.

 

L’investissement augmente les capacités de productions, donc la création rapide d’emploi

 

L’investissement permet aux entreprises locales d’améliorer leur compétitivité face aux entreprises étrangères, ce qui leur permet d’augmenter leur capacité de production et aussi proposer des produits de meilleures qualités. Cependant, l’offre d’emploi qui n’est d’autre que la demande de travail des entreprises lié à la production augmente d’avantage et permet aux entreprises d’embaucher plus. Comme la fonction de production est reliée directement au facteur capital, un certains besoins d’équipement et d’innovation est nécessaire pour réaliser un décollage pérenne de la production. Il faut inculquer dans la pensé des citoyens la fameuse citation « travailler plus pour gagner plus » afin qu’il ait une compétition acharnant dans les milieux de travail. Cela laisse comprendre que les entreprises doivent mener une politique d’encouragement de ses employés en les accordant, par exemple, des primes comme source de motivation. Il est donc nécessaire que les employeurs adaptent leur système de production à la nouvelle technologie et à l’innovation afin d’enregistrer une croissante permanente de sa production

Par ailleurs, un pays comme le nôtre dont le secteur privé est faible, c’est-à-dire moins d’entreprises privées et les peu qui y sont, ne sont pas performantes, l’État doit accompagner ces entreprises et faire appel aussi à des investisseurs étrangers par des propositions encourageantes mais pas au détriment des entreprises locales. Cela exige donc un climat d’affaire paisible et attractif favorisant l’arrivé des bailleurs. L’État doit aussi allouer des subventions importantes aux projets des jeunes jugés rentables. Cela implique un encouragement et une assistance ponctuelle aux jeunes entrepreneurs dont leurs projets stimulent directement la croissance économique.

 

 

Les secteurs de productions porteurs d’emploi

 

La théorie des avantages comparatifs stipule qu’un pays doit se focaliser dans le secteur auquel il peut tirer le plus grand profit. Suivant la logique de l’économiste David Ricardo, l’économie de notre pays a des potentiels sur presque tous les secteurs, je veux au cours de mon article évoqué certains eux dont je juge pertinent pour le décollage de notre économie mais aussi qui permettront de résorber rapidement le chômage qui envoisine les 45% de la population active.

 

Secteur primaire

Le domaine agricole représente un secteur d’activité générateur de revenu par l’exploitation du milieu naturel : la terre, la culture des animaux, des végétaux, mais également les activités d'élevage de la pêche sont prises en compte.

Une pensée physiocratique montre que la richesse de la nation repose sur l’exploitation de ces milieux naturels. Aux Comores, l’agriculture emploi la plus grande majorité de la population et contribue significativement aux revenus des ménages en occupant une grande part des produits consommés par la population. Le principal aliment de consommation quotidien des Comoriens est le riz, malgré que ce produit soit importé totalement de l’extérieur. Une politique agricole favorisant la production du riz pourrait être intéressante et fera l’objet d’une quête de main d’œuvre important et d’une croissance économique. L’exportation des principales cultures de rente notamment vanille, ylang-ylang et girofle pourrait voir une hausse lorsque l’État dote les moyens et techniques aux ouvriers permettant d’augmenter la quantité et la qualité de production. Avec des engagements fermes et pertinents, le pays va s’auto-suffire en qualité des denrées alimentaires mais aussi devenir compétitive à l’international sur les produits de rentes. On observera par la suite une forte entrée des capitaux qui permettront d’assurer l’équilibre de la balance commercial et donc favoriser la croissance économique.

L’élevage et la pêche présentent aussi des leviers pour la croissance économique dans la mesure où le secteur de la pêche occupe une vaste espace maritime estimé à 160.000 km² qui recouvre 900 km² de plateau continental et 427 km de côtes (source UCCIA2009). Cette zone dispose une grande richesse en ressources marines malgré la faible exploitation. La pêche actuellement est destinée à la consommation intérieure et engendre un faible revenu en raison de manque des moyens et de nouvelles techniques pour les pêcheurs. Elle demeure artisanale. L’implantation de l’industrie de la pêche va stimuler positivement les emplois et la croissance dans la mesure où plusieurs emplois créés favorisent la consommation qui par la suite, accroîtra le revenu. Plus le revenu de l’individu augmente plus il aura tendance à consommer et donc une augmentation significative de la richesse nationale. En outre, l’élevage affaibli par le manque d’espace agro-pastoral peut également être relancé par une politique protectionniste en accordant des privilèges aux éleveurs internes afin de les aider à faire face à la concurrence accrue des importations de viande et de poulet. Il faut accorder des crédits à taux égal zéro au porteur de projet rentable dans ce secteur.

Le secteur du tourisme

L’archipel des Comores est un pays riche en zone touristique, il a des paysages volcaniques grâce au Karthala qui est toujours en activité, des paysages, des plages idylliques et la présence d’un lac salé. Grâce à cette richesse en milieu naturel, Les Îles Comores inspirent la sérénité et peuvent attirer plusieurs visiteurs malgré la faible exploitation de ce secteur. Il faut vendre notre pays à l’international mais cela nécessite un investissement colossal sur les infrastructures de base notamment l’énergie, les routes, l’aéroport mais également dans l’hôtellerie afin de répondre aux besoins des touristes. Localiser les investissements dans ce secteur serait un pas vers la croissance du faite qu’à court terme le tourisme régénère beaucoup de revenu et emploi beaucoup de main d’œuvre humain. C’est le cas par exemple de l’Île Maurice dont son PIB repose en grande partie sur le tourisme. Il y a pas de réussite sans programme ni vision, le Ministre de tourisme et celui de l’économie et des finances doivent retrousser les manches afin de proposer des mesures appropriés permettant de placer les Comores dans les pays les plus visités du monde. Tout est possible ! Il faut des engagements notamment sur la protection de l’environnement et des monuments historiques mais également rendre accessibles ces lieux touristique en l’occurrence le Karthala qui fut un lieu très attractif malgré les difficultés pour s’y rendre. Cela fait diminuer les flux des visiteurs qui engendrent une baisse de revenu.

Notre pays a les potentiels nécessaires pour se développer mais cela nécessite des sacrifices, des engagements et des politiques d’investissement sur les secteurs porteurs de l’emploi et de la richesse nationale. Au lieu d’affecter des budgets à faire des séminaires ou des conférences sur l’émergence, ou bien effectuer des voyages inutiles, présentez-vous dans les villes et villages pour sensibiliser les citoyens à travailler à exploiter la terre car c’est le moyen le plus efficace pour rehausser le niveau de vie de la population. Il faut rationaliser le budget de l’État. Le travail et l’investissement sont les facteurs déterminants de la production. Cette dernière a un impact significatif sur la demande globale ce qui entraînera un effet positif sur la consommation et au final un accroissement important de la richesse de la nation. Un laboureur montre l’importance de travail à ses enfants: « Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage que nous ont laissé nos parents, un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage vous le fera trouver, vous viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’out (provision). Creusez, fouiller, bêchez; ne laissez nulle place où la main ne passe et repasse.» La Fontaine, le Fables

 

MAOULIDA Soudjay

 

article publié sur le site du think-tank "Cercle des Economistes et des Experts Comoriens (CEEC) : www.ceec-comores.com

Tag(s) : #Développement économique, #Economie
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