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Darchari MIKIDACHE, président du think tank "CEEC" www.ceec-comores.com

Darchari MIKIDACHE, président du think tank "CEEC" www.ceec-comores.com

Par Darchari MIKIDACHE, Président du Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)

Économiste et fiscaliste

www.ceec-comores.com


 

En dépit de la volonté des jeunes comoriens de créer des entreprises ou des initiatives privées pour construire leur avenir face à un chômage dont le taux dépasse les 50%, ils se heurtent plusieurs obstacles dont les deux suivants :

- le manque de finances pour les jeunes qui veulent entreprendre au pays que ce soit la diaspora ou les jeunes sur place ;

- Le manque de garanties et d’accompagnement pour l'entrepreneuriat des jeunes.

Jusqu’ici, les autorités tentent de faciliter le développement du secteur privé, mais les mesures mises en œuvre sont loin de suffire.

Le programme « Oser entreprendre » constitue une bonne initiative et mérite d'être amplifié avec un service adéquat ainsi que des moyens financiers et logistiques en matière 'accompagnement à la hauteur des enjeux. Un tel programme devra également être étendu aux jeunes entrepreneurs de la diaspora.

 

Dans ces conditions, quelles mesures complémentaires peut-on mettre en œuvre pour encourager les jeunes comoriens qu’ils soient issus de la diaspora ou non à s’investir dans l’entrepreneuriat ?

 

Sans être exhaustif ni caricatural, les solutions découlent des problèmes en évitant les solutions simplistes.

Il serait primordial de mettre sur pied un fonds de garantie pour l'initiative privée des jeunes, pour la formation professionnelle relative à la création et à la gestion d'entreprises et l'apprentissage des métiers divers de l'agriculture, de la pêche, de l'artisanat, de l'agro-alimentaire en particulier pour les jeunes sur place. Ce fonds de garantie pourrait permettre de faire accorder des prêt d'honneur, des prêts à taux bonifié et des crédits à taux zéro sur 5 ans en fonction du projet, du secteur, de sa viabilité, de l'apport minimum de l'entrepreneur ou du jeune concerné après validation de son projet.....Une formation professionnelle et l'acquisition d'un savoir-faire pratique et professionnel adaptées aux potentialités locales et aux perspectives d' accroissement des secteurs d' activité en fonction de la politique de développement national mise en œuvre sont plus qu'indispensable. L'objet n'est pas d'accorder des crédits formation et des prêts à taux zéro à tout jeune et à tout moment. Mais bien de faire avant tout un bilan personnalisé d'apporteur d' un projet, de trouver les voies et moyens pour viabiliser le projet du jeune par des conseils, des aides de financement des études éventuelles complémentaires ou nécessaire pour être en phase avec l'environnement et le modèle économiques du marché réel et de faire un accompagnement personnalisé ainsi qu'un suivi sur 5 ans en tenant compte des formations suivies par le jeune, sa formation de base et de ses capacités.

 

Il conviendra alors de faire des évaluations tous les 6 mois afin d’orienter ou renforcer l'activité du jeune. C'est pour cela qu'il faudrait instituer un crédit diagnostic et un crédit gestion et comptabilité au sein de la dotation du fonds de garantie par la création d' un centre de gestion comptable et financier agréé qui pourrait jouer un rôle multiple de comptable, de conseiller, de moniteur durant les années de suivi et d’accompagnement. Cela pourrait prendre la forme d'une Maison Multi-services pour Entrepreneuriat (MME). Cela suppose que le Fonds de Garantie et de la promotion de l'initiative privée soit gérée de manière transparente, rigoureuse, impartiale avec des chartes de qualité et de déontologie avec des objectifs clairs, non politiques vérifiables sur le terrain. Des bourses pour projets peuvent également être délivrées par le Fonds de Garanties.

D' autres pistes et mesures peuvent s'appliquer par exemple en créant des coopératives agricoles et de centre de mutualisation technique pour les métiers de l'artisanat, du tourisme, de l'agro-alimentaire ....

On pourrait développer le tutorat entre les entrepreneurs bien implantés sur place et les jeunes créateurs arrivant sur le marché..

 

Tout le monde doit retrousser ses manches, personne n'a l'exclusivité des solutions pour le pays. Il faut encore une fois que chacun apporte sa contribution au développement du pays sans trop attendre de l'État ou des élites. Le pays est dans un gouffre profond ; une révolution des mentalités, un bouleversement des priorités en faveur de l'investissement dans le capital humain et des ressources humaines, un travail d'équipe, une volonté politique réelle sont primordiaux.

 

Au-delà de toutes les révolutions administratives, financières, économiques et politiques qu'on voudra faire, une révolution des mentalités et une révolution des mœurs de la société sont primordiales....Les Comores apparaissent comme une société d'apparence où le citoyen investit plus sur le luxe, le matériel, le grand-mariage.....au lieu d'investir sur le capital humain sous forme d'éducation et de formation professionnelle continue tout au long de la vie de chaque citoyen et des agents des services publics....Il est essentiel de se un travail collectif pour redresser la barre

L'exemple d'une administration qui commande des ordinatrices dernières générations sans prévoir un service de maintenance et de réparation, ni une formation adéquate pour un personnel qualifié pour former les gens et réparer et maintenir en bon état le matériel est édifiant.

J'espère que ces éléments de réflexion permettront non de répondre à la problématique posée mais de donner quelques pistes. Chacun peut apporter ses propositions pour reconstruire le grand édifice qu’est notre pays.

 

Darchari MIKIDACHE
Économiste et Fiscaliste,
-
Président du Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)

 

www.ceec-comores.com

 

 

Tag(s) : #Economie
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