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Darchari MIKIDACHE, économiste fiscaliste, principal animateur du think tank "CEEC"

Darchari MIKIDACHE, économiste fiscaliste, principal animateur du think tank "CEEC"

Par Darchari MIKIDACHE, président du  think tank "CEEC"

 

www.ceec-comores.com

_Il convient de renforcer l’unité du pays en résolvant les problèmes quotidiens de la population sur l’ensemble du territoire national. Cela commence par la mise en place d’un fonds de renforcement de l’Unité Nationale. Ce dernier devra en priorité dégager des ressources financières et proposer notamment une nouvelle stratégie pour réduire au maximum les délestages électriques. En effet, ces derniers ont un rôle très néfaste pour la vie quotidienne de nos citoyens, pour l’activité économique et l’ensemble des services publics au point de risquer à terme de mettre à mal la cohésion sociale. Ce n’est pas seulement une question d’argent. Il faudrait une rationalisation de la gestion des entreprises d’État, une lutte contre le gaspillage et les détournements de biens publics (par exemple l’arrêt des détournements de carburants au déchargement et la limitation des ponctions illégales au sein des services). Cela suppose la rationalisation des recrutements, l’arrêt des nominations politiques à des postes techniques et des audits réguliers des comptes des sociétés publiques par des experts indépendants sous la supervision de la section Cour des Comptes (CC) de la Cour Suprême.

 

 

Par Darchari Mikidache, Président du think tank «Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)

 

 

Il y a lieu d’instaurer par une loi organique le principe de la responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables et des ordonnateurs. Les comptables publics des administrations, des sociétés d’État et des entreprises à capitaux devront rendre des comptes sur leur gestion chaque année devant une Cour de Discipline Budgétaire (CDB) à instaurer au sein de la Cour des Comptes.

Une rationalisation de l’organisation énergétique

Des compteurs régionaux et un programme national de mise en norme des moyens d’acheminement de l’énergie électrique réduisant les pertes devront être mis en place afin de limiter d’éventuels détournements électriques et instaurer une solidarité régionale. Il conviendra de généraliser le prépaiement électrique sur l’ensemble du territoire national. Les administrations publiques devront donner le bon exemple en honorant leurs factures électriques dans les délais. Une Charte de Qualité de services publics en particulier pour la Mamwe, EDA et à Mohéli sont à mettre en place avec un calendrier précis. L’État devra réduire son train de vie notamment en matière de dotations en carburant, ce qui permettrait de créer un service minimum continu électrique pour les services d’urgence notamment pour les hôpitaux. Un plan national de promotion et d’économies d’énergie avec une action d’envergure de sensibilisation sur les lampes et appareils électriques basse consommation est à construire.

D’autres solutions et pistes sont possibles.

Une exigence et la proximité pour les services publics

Le renforcement de l’Unité Nationale passe notamment par la mise en place de services publics déconcentrés de proximité dans les îles sans que les citoyens ne soient obligés de voyager dans la capitale pour un simple acte administratif. L’administration doit faciliter la vie aux citoyens en délivrant des services de qualité à des tarifs affichés dès l’entrée dans tout service public. Ces tarifs devront être établis de façon transparente avec des délais de traitement rapides annoncés à l’avance.

Un reçu ou une facture devra être délivré à chaque acte.

 

 

Adapter l’Administration aux défis de demain

Des réformes profondes des services publics et de l’organisation de l’Administration publique sont primordiales. Elles devraient être menées en parallèle à la mise en place d’une justice égale pour tous, impartiale et équitable. La lutte contre le chômage dans les îles passe par le développement de l’entrepreneuriat et le renforcement du secteur privé.

Bien entendu, des projets de partenariats public-privé comme celui de la pêche industrielle restent à réaliser, car ils constituent une des richesses nationales productives et créatrices de milliers d’emplois pour les jeunes et les moins jeunes en cette période de chômage massif (presque la moitié de la population active).

Des fonds adéquats devront être dégagés pour faciliter et réduire le coût de financement des initiatives privées.

Il est hautement souhaitable de faire émerger de nouvelles industries de transformation fabriquant des produits élaborés finis, respectant les labels et normes internationaux. Cette politique industrielle permettra de développer des produits à valeurs ajoutée promotionnant les productions nationales “Made in Comoros“. Cette stratégie constituera une assurance contre les fluctuations des cours des matières premières.

Parmi les palettes de financement de ces programmes de renforcement de l’Unité Nationale et de la relance de l’économie et des investissements structurants figurent une augmentation des recettes fiscales de l’Administration Générale des Impôts et des Domaines (AGID) (cf. Mes propositions pour augmenter les recettes fiscales sans pour autant augmenter les impôts, publiées dans le journal national Alwatwan du 7 novembre 2014).

Les fonds dormant dans les banques sous forme d’épargne (31 milliards de francs comoriens) pourraient être un potentiel de financement des investissements structurants à travers la création d’une caisse nationale de gestion. Le pouvoir économique de la diaspora et son potentiel de financement sont des pistes à creuser.

Réformer les institutions pour une meilleure efficacité

Le renforcement de l’Unité nationale implique une crédibilité de l’action publique et de ses services déconcentrés auprès de la population. Un tel objectif nécessite également et parallèlement une simplification des institutions de la République sous forme de réforme ou de toilettage de la Constitution en particulier du dédoublement des organes de gouvernement. Il convient de fusionner les fonctions électives de Vice-présidents et de gouverneurs pour en retenir qu’une des deux au sein de chaque île. Le vice-président jouant également le rôle de Gouverneur dans le cadre d’un ticket présidentiel aurait un seul cabinet, sans gérer forcement de ministère. Ce qui permettrait de réduire le nombre de ministres. Le Vice-président de chaque île, siégeant au Conseil des Ministres de l’Union de plein droit assurerait la coordination des Actions gouvernementales et dirigerait l’action publique sur le territoire insulaire.

Un tel dispositif aurait plusieurs avantages notamment la réduction et la simplification du coût global des élections en permettant seulement l’élection d’un ticket électoral (président et vice-présidents). Il réduirait la nomination à des postes politiques. Il accroîtrait la cohérence et la coordination de l’Action publique au service de la population.

Cela suppose bien entendu que chaque vice-président soit installé officiellement dans l’île pour laquelle il assume les fonctions de gouverneur. L’Action publique de proximité gagnerait également en efficacité, en coût global de fonctionnement et en réalisations concrètes. Les économies réalisées pourraient servir pour investir dans les actions de services publics, la création d’un service national performant de reconversion et formation continue des agents publics et dans la constitution de projets à capitaux mixtes, créateurs d’emplois durables et dignes dans le cadre d’un partenariat public-privé.

De même, la loi relative au renforcement de l’Unité Nationale devra être votée rapidement en complément de la loi sanctionnant les individus ou personnalités qui chercheraient à pousser au séparatisme et à la dislocation de l’unité des Comores. Il est essentiel que cette dernière loi soit appliquée avec célérité et discernement lorsque des cas de velléité de séparatisme se produisent.

 

La volonté politique et une réforme de l’État en profondeur constituent les préalables indispensables avec une justice digne de ce nom pour que notre pays recouvre une souveraineté politique, économique et financière, à la fois durable et salvatrice pour la Nation Comorienne.

 

Darchari Mikidache

Président du think tank «Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)»

Contact : ceec.comores@gmail.com

www.ceec-comores.com

 

 

 

 

Tag(s) : #Economie
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